En complément de l’interview de Valentin Prades suite à sa victoire, nous avons aussi eu l’occasion de poser des questions à son coach, Jean-Pierre Guyomarch. Ce dernier nous a fait part de son ressenti de la compétition, un mois après nous avoir accordé une interview pour la victoire de Marie Oteiza, à Sofia.
1) Quels ont été les premiers mots pour Valentin après cette magnifique victoire ? L’émotion devait être forte de votre côté ?
La finale de la coupe du Monde est la seule compétition de la saison sur le format Olympique. La victoire de Valentin valide l’objectif de podium que nous avions fixé et confirme une montée en puissance après un début de saison moyen (6éme et 12éme place à Budapest et Sofia). Après une préparation tronquée par des problèmes de dos, les voyants sont désormais au vert. L’analyse de cette compétition va nous permettre de réguler le processus d’entraînement pour encore monter le niveau de précision et d’exigence. Pas de grandes effusions passé la ligne d’arrivée, juste la satisfaction du travail accompli.
2) Valentin semble avoir appris de ses erreurs du passé. Vous êtes-vous remémoré ce final à Mexico, où Valentin finit 2ème sur le finish ?
Effectivement pour éviter de se faire passer sur la ligne c’est toujours mieux d’avoir quelques mètres d’avance.. J’imagine que Valentin a bien retenu la leçon en prenant la tête de la course avant les derniers mètres et en se retournant plusieurs fois !!! Maintenant le scénario de la course est toujours différent. Le départ par handicap, l’incertitude du tir et la densité des adversaires obligent le pentathlète à faire face à de nombreux scénarios. Les arrivées au sprint sont de plus en plus nombreuses et cela doit être pris en compte dans la préparation.
3) Quels sont les prochains objectifs pour Valentin, pour les Championnats du Monde qui arriveront très prochainement, mais surtout pour les Jeux de Tokyo ?
Pour Valentin la prochaine compétition à venir est le Championnat du Monde au Caire du 6 au 12 juin 2021. Pour lui, l’objectif est de régulariser les performances et de continuer à engranger de la confiance. Numéro 1 mondial, Valentin visera bien entendu un premier titre de champion du Monde. Cette dernière compétition avant les JO doit lui permettre également de continuer à collecter des informations pour la préparation terminale.
4) Sur quels points peut encore progresser Valentin Prades, selon vous, afin qu’il soit prêt et compétitif pour les échéances à venir ?
L’objectif est de tout le temps vouloir progresser pour donner du sens à la préparation. Le processus d’entraînement est un processus vivant toujours en évolution et en régulation. Valentin a la volonté de progresser dans les 5 disciplines. Même si la marge de progression est de moins en moins importante, la recherche de l’excellence est une quête sans fin. Au plus haut niveau quand on cesse de progresser on commence à régresser. Pour continuer à rivaliser avec les meilleurs, la remise en question doit être perpétuelle et l’engagement maximal.
5) La joie doit être encore énorme pour lui, comment vont se passer les prochaines séances afin de se mettre totalement dans la prochaine compétition à venir ?
L’enchaînement des compétitions et l’importance des prochaines échéances ne permettent pas beaucoup de relâchement. La reprise de l’entraînement est toujours plus facile après une victoire et dès le lendemain sur le site de la compétition Valentin a pu effectuer une séance de course et de natation pour mieux récupérer. Après les championnats du Monde une semaine de récupération est programmée avant le premier stage terminal à Font Romeu. Ensuite c’est après les JO de Tokyo que Valentin pourra vraiment prendre du temps pour couper avec le pentathlon. Cette période de désentraînement lui permettra de se régénérer pour ensuite mieux se projeter sur la prochaine Olympiade.